Laminoir d'Acoz.
Le village d'Acoz occupait une place importante dans l'histoire du fer dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. Une forge y était en activité dès le XIVe siècle.
En 1372, mention est faite, dans une liste des premières mines et usines belges, de mines de fer à Oret et Acoz. (Le travail du fer dans l'Entre-Sambre-et-Meuse de 0.-P. GILBERT)
En 1586, le maître de forges Antoine Marotte avait acquis la seigneurie hautaine. Trois " usines ", deux marteaux et un fourneau animaient Acoz. On travaillait sept jours sur sept, sans jamais chômer, hormis l'absence d'eau ou de commande, car il était impossible de " cesser l'ouvrage du feu au fourneau " .
En 1591, un bon ouvrier y gagnait trois florins par semaine, soit 8 sous et demi par jour, à peu près ce que recevait, en ville, un charpentier ou un maçon (Albums du duc Charles DE CROY).
Vers 1760, plusieurs fourneaux chômaient à Mâcon, à Moulineau, près de Chimay, Momignies, Acoz et Gerpinnes. (Le travail du fer dans l'Entre-Sambre-et-Meuse de 0.-P. GILBERT)
Au fil des siècles, le nombre et l'importance des usines crûrent. Si la sidérurgie paraît avoir été un peu en veilleuse pendant le rattachement à la France, elle connut une impulsion nouvelle après 1830.
Pierre Joseph HOUYOUX est cité maître de forges à Acoz, et avoir suivi l'exemple de HUART - CAPEL des usines de Couillet de s'outiller à l'anglaise. (Le travail du fer dans l'Entre-Sambre-et-Meuse de 0.-P. GILBERT) Il était le beau-père de Eugène François " de DORLODOT ".
La société " de DORLODOT - HOUYOUX " fit construire à Acoz un vaste complexe industriel qui, en 1838, comprenait un haut fourneau, trente fours à coke, une forge, un laminoir, etc. En 1937, les deux laminoirs à acier à fer d'Acoz occupaient en 1896 une carrière de pierres, cinq carrières de sable et une carrière de terre plastique.
(Sources: J. Roland, " Toponymie des communes d'Acoz et de Joncret ", Documents et rapports de la société royale paléontologique et archéologique, Charleroi, tome XLVI, 1946-47 , pp. 184-237; "Communes de Belgique, dictionnaire d'histoire et de géographie administrative" , Crédit communal de Belgique, Réalisation La Renaissance du Livre, 1983)
Les ouvriers des Forges d'Acoz en 1887
Archives de Jacques DELEN
....Grosso modo contemporaine de cette réalisation, la Société Anonyme des Hauts Fourneaux et Mines de Halanzy est constituée le 21 février 1881, avec un rapport d'une concession minière de 117 ha pour une durée de 40 ans. Deux ans plus tard, la Banque de Belgique et la Société des Forges d'Acoz, présidée par Gustave Boël, construisent le premier haut fourneau de Musson, entreprise qui adoptera à son tour le 10 février 1885 le statut de société anonyme. (Moniteur belge. Annexes. Recueil spécial...., 8 mars 1885, n° 312, pp. 198-205).
Documents relatifs aux Forges d'Acoz
Archives de Michel GERIMONT
L'usine d'Acoz se compose de deux hauts-fourneaux
au coke, d'une finerie et d'un laminoir.
Dans le laminoir, il y a quatre trains, savoir : un train cingleur et ébaucheur,
un train marchand et à fendre, un petit train et un train à rails. On y remarque
en outre trois cisailles et un tour à cylindres, mus par les machines qui
commandent les trains.
Ce laminoir est intéressant parce qu'il offre un exemple instructif de la
répartition des travaux sur trois machines. Le train cingleur et ébaucheur est
mu par une machine à vapeur de la force de 30 chevaux. Le train marchand et à
fendre est commandé par une roue hydraulique, et les deux autres trains
obéissent à une machine à vapeur de 45 chevaux. Cet arrangement permet de
travailler simultanément à tous les trains , et rend les chômages très rares. En
outre, s'il arrivait un accident à la machine du train cingleur - ébaucheur, on
pourrait, à l'aide d'un arbre de communication, comme on le voit sur le dessin,
adjoindre ce train au train marchand, et le faire fonctionner par la roue
hydraulique. Ainsi, tout est calculé à cette usine de manière à prévenir les
interruptions des travaux. Ce qui rend la disposition des parties mouvantes du
laminoir d'Acoz le plus remarquable, c'est que ce laminoir n'a pas été construit
d'une seule fois, mais à différentes reprises.
Ordinairement on ne peut éviter des défauts dans la disposition des éléments
d'une usine , lorsqu'on ne construit pas d'après un plan unique arrêté d'avance.
L'usine d'Acoz avait été montée, dans le principe, pour marcher au moyen de
l'eau, et c'est seulement plus tard qu'on a successivement soumis le train
ébaucheur à une machine à vapeur, et ajouté les trains à rails et à petits fers.
Le laminoir à moteur hydraulique a été construit par M. Bonehill. Pour un laminoir tant de fois refondu, on doit convenir que la disposition est heureuse et qu'elle laisse peu à désirer sous le rapport de l'unité de vue et de coordination. Le dessin fait voir les cinq chaudières à vapeur, la cheminée générale des fourneaux de ces chaudières, les cylindres c des machines à vapeur, le puits P, trois escaliers , la huche à eau , la pale , les latrines , une grue , neuf fours à puddler, dont six sont ordinairement en activité , et quatre fours à réchauffer. Ceux-ci sont bien placés, mais la position de plusieurs des fours à puddler ne paraît pas aussi avantageuse.
Les usines Moncheret au 20° siècle