Octave Louis Benjamin PIRMEZ

Octave PIRMEZ en 1857; à 25 ans, il rêvait d'art, littérature et philosophie.

Penseur, moraliste, remueur d'idées, Octave PIRMEZ fut le précurseur du réveil littéraire qui se manifesta chez nous sous le nom de " Jeune Belgique "

Cousin de la 2éme à la 4ème génération de Marguerite CLEENEWERCK de CRAYENCOURT (YOURCENAR)

Né le 19 avril 1832 à Châtelet, dans une maison de la rue Lyon, que son père avait louée et que voici d'après un dessin de Monsieur Léandre MENGEOT

Le 16 mai 1932, en présence du Roi Albert, des autorités, des représentants de l'Académie de Belgique et de personnalités du monde des lettres et des arts, une plaque commémorative a été sellée à la façade de la maison de la rue Lyon à Châtelet ou naquit, cent ans plus tôt, Octave PIRMEZ, le " Solitaire d'Acoz ".

A une période de notre histoire où l'essor industriel semblait absorber toute l'activité du pays, il osa suivre sa vocation d'écrivain, sûr d'être incompris de ses contemporains, mais mettant son espoir dans la postérité.

Un de ses oncles organisa un coup franc pour la conquête de notre indépendance en 1830, un de ses frères combattit pour la liberté de la Grèce. Feu Maurice PIRMEZ, vice-président de la chambre, était son neveu.

Sa mère, née Irénée DRION, lui transmit le culte de la belle littérature. Châteaubriand, Pascal, Lamartine influencèrent sa jeunesse, et au cours de ses méditations solitaires dans les bois d'Acoz, il lui arrivait de relire les " Fioretti " du Pauvre d'Assise.

Il voyagea ; mais en Bretagne, en Italie (en 1857, 1858, 1865 et 1867)  ou sur les bords du Rhin (en 1856), il avait la nostalgie de son parc et de son château d'Acoz. Là, sa pensée inquiète sondait les profondeurs de l'âme humaine et, dans un style nourri des plus pures traditions, il écrivit successivement: " Les Feuillées ", les " Jours de Solitude ", les " Heures de Philosophie " et enfin " Remo ", sorte d'étude biographique émaillée de dissertations philosophiques sur la science, consacrée à son frère.

La misère des classes laborieuses l'émouvait profondément et le poussait à se ruiner en charités; après la guerre de 1870, il fit campagne pour la Paix.

 

La villa ou s'écoula sa jeunesse. Maison de campagne construite à Chatelineau en 1835 par Benjamin PIRMEZ, père de l'écrivain.

 Octave PIRMEZ enfant, joua dans le jardin qui descend jusqu'à la Sambre, et y séjourna jusqu'en 1857.

Il mourut au château d'Acoz le 1er mai 1883.

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Extrait de presse en mai 1932 provenant des archives de Mr & Mme QUINET-FOLIE

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Son œuvre littéraire:
Pensées et Maximes (Les Feuillées) en 1862, Jours de Solitude en 1869, Heures de Philosophie en 1873, Rémo, souvenirs d'un frère en 1878. Cette œuvre fut appréciée des contemporains d'Octave PIRMEZ, au nombre desquels, Victor Hugo et Félicien Rops. Quelques extraits de la correspondance avec son ami José de Copin de Florifoux (Lettres à José, publication posthume) éclairent le personnage d'un jour inattendu et lui vaudront, espérons-le, quelques nouveaux amis.

Nous le voyons tout d'abord "socialiste" :
Le matin (...) je passai devant les forges. Là de pauvres enfants demi-nus traînaient de rouges barres de fer. Ce spectacle navrant m'inspirait une compassion profonde pour l'humanité. (...) Que ne puis-je soulager la souffrance de tous ces petits infortunés.
Que faire, hélas! Dans mon impuissance, je songe aux écoles obligatoires où ces pauvres créatures iraient grandir et vivre jusqu'à l'âge de leur indépendance.

Puis, "écolo" :
Laissez filer le ver à soie. Ne courez pas autour du nid. Ne touchez pas à l'œuf de la couveuse. Ne criez pas quand l'oiseau se
pose sur la branche (...)
Ne piétinez pas la jeune pousse. Ne sifflez pas quand les grives émigrantes cherchent une contrée hospitalière. Ne gravez pas votre nom dans la tendre écorce de l'arbre quand la sève printanière monte à sa cime.

Ensuite, "réformateur libéral" :
La liberté individuelle se restreint à mesure que État devenant plus puissant s'arroge plus de droits.
Mieux vaut corriger qu'innover.

Ou encore pacifiste:
La guerre. Si j'étais un grand peintre, je ferais deux tableaux: l'un intitulé "Avant" et l'autre "Après".

Et enfin, bien entendu, rolendien :
Je me ressouviens qu'il y a une année, à pareille époque, vous assistiez ici à l'antique pèlerinage de Sainte-Rolende. Les chemins qui mènent à la chapelle sont encore poudrés de sable blanc et jonchés de fleurs piétinées par la foule des pèlerins. C'est sur ces chemins que les reliques de la jeune sainte, petite-fille de Didier; roi des Lombards, ont passé, enfermées dans leur châsse d'argent, entourées de cœurs simples et escortées des habitants de tous les villages voisins formant une marche militaire de sapeurs, zouaves et mousquetaires..

La chapelle Monplaisir:
Érigée par Octave PIRMEZ en remerciement de la guérison de son œil blessé par une épine.

Martin, le sanglier d'Octave:
"Il bouleversait les vieilles souches, puis se précipitait, tout hérissé à travers les labours en décrivant de grands cercles, et revenait vers moi au son de ma corne. Il est vrai que j'avais pris une poignée de châtaignes et que de loin en loin, j'en laissais tomber sur mes traces. Mais sa gratitude s'exprimait avec de tels coups de boutoir que je faillis perdre l'équilibre. A l'aide d'une petite branche dont je le frappais sur la hure je lui apprenais le respect qu'il me doit, d'autant qu'il ne manque jamais de prendre un bain dans les eaux les moins limpides, et tout aussitôt d'accourir à moi... "

Extrait d'une Lettre à José. (publication posthume)

 

Extrait du programme son et lumière " Aux pays des Rolendiens "  du 27 au 31 août 2003