Sainte Radegonde - Sainte Aragone


 

Sainte Radegonde

Dans l'église la statue consacrée à  la patronne de l'église portait le nom de sainte Aragone.

(Effacée depuis par quelques personnes qui plutôt que d'essayer de comprendre les raisons de cette appellation ont préféré la recouvrir et y inscrire  Sainte Radegonde ).

Alors que l'église a été consacrée à ste radegonde pourquoi retrouve t'on cette inscription Aragone ?

 

Mais Radegonde, qui était-elle ?

L'origine de cette sainte est la nettement plus précise que Rolende.

Radegonde est fille de roi et épouse de roi.

 

On peut notamment lire cet article ci dessous  écrit par Dominique PALADIHE dans  HISTORAMA n° 43, en septembre 1987

 

 

Les femmes du Moyen Age  

Radegonde, plus Sainte que Reine

 

 

Le règne des premiers rois de France, les mérovingiens, est demeuré dans notre histoire comme une terrible et sanglante époque où la course, impitoyable, au pouvoir était jalonnée de meurtres. Époque assez comparable à celle qui vit la guerre des gangs aux États-Unis entre les deux conflits mondiaux. La vie d'un homme n'y était que peu de chose, et les sicaires étaient partout. La seule différence vient des protagonistes: sous les Mérovingiens, la lutte se livrait au plus haut échelon du royaume, entre frères et parents.

 

Lorsqu'on parcours cette période on a peine à croire qu'elle ait pu receler des âmes pures, saintes. Pourtant, celles-ci furent plus nombreuses qu'on ne le pense, et leur mérite fut d'autant plus grand et plus évident.

 

La ville de Poitiers à fêter en 1987 le 1400e anniversaire de la mort de sainte Radegonde, reine des Francs, à qui revient l'honneur d'avoir contribué au développement et à la renommée de la cité et de sa région.

Radegonde n'était, pourtant, pas une enfant du pays, ni même de France. Née, aux environs de 520, dans la lointaine et sauvage Thuringe, au cœur de l'Allemagne actuelle, au milieu de profondes forêts et de vertes vallées, elle était la fille du roi Berthaire ou Berthier, qui partageait le royaume avec ses deux frères, Baderic et Hermanfried. Ces partages étaient la source, aussi bien chez les Thuringiens que chez les Francs, de conflits inexpiables, car on n'avait trouvé, pour les résoudre, que la suppression du compétiteur.

Aussi Hermanfried attaqua-t-il un jour Berthaire ; il le tua et s'empara de ses possessions. Hermanfried recueillit cependant les deux orphelins que son frère laissait, Radegonde et un jeune garçon. Poursuivant à sa manière l'unité des Thuringiens, Hermanfried voulut encore conquérir la part qui restait à Baderic. Craignant sans doute une résistance plus forte de ce coté, il eut recours aux Francs, sur lesquels régnait les fils de Clovis

 

Son plus proche voisin, le roi Thierry, qui avait hérité de toute la partie orientale du royaume jusqu'au Rhin, accepta de lui venir en aide, bien que les Thuringiens fussent considérés par les Francs comme des ennemis ; mais Hermanfried lui avait promis : " Si tu le tues nous partagerons par moitié ce pays." Baderic fut vaincu et tué, après quoi Hermanfried s'empressa d'oublier sa promesse. 

Fort dépité d'avoir été joué, Thierry jura de se venger. Il demanda donc le secours de son frère Clotaire Ier pour châtier la félonie d'Hermanfried. Après une lute terrible, au cours de laquelle Hermanfried s'enfuit, les Francs, ayant écrasé leurs ennemis, perpétrèrent un épouvantable massacre dont le souvenir se perpétua longtemps.

Les deux vainqueurs, Thierry et Clotaire, rassemblèrent alors un énorme butin, fait d'objets précieux et de prisonniers, dont beaucoup servaient d'esclaves. Parmi ceux-ci se trouvaient la petite Radegonde, âgée d'une dizaine d'années, et son jeune frère. C'étaient des prisonniers de choix; ils furent donc tirés au sort et échurent à Clotaire.

Il y ramena Radegonde et la fit instruire dan la religion chrétienne, dans une villa qu'il possédait non loin de Saint-Quentin, à Athie. Les clercs trouvèrent en elle une élève douée pour les langues latine ou grecque et leur littérature que les vertus chrétiennes. Loin de cette cour mérovingienne elle sut se dépouiller avec rapidité de son passé barbare et se sentit appelée sur la voie lumineuse de Seigneur.

A dix-sept ans, sa vie  bascula d'un coup. Clotaire l'ayant remarqué émit le désir de faire de cette jeune fille sa femme. Épouvantée et loin de se réjouir d'être reine dans cette cour qui abritait de sanglantes intrigues, Radegonde, avec une grande détermination décida de prendre la fuite  accompagnée de quelques-unes de ses femmes et cela en pleine nuit. Clotaire lança ses troupes à sa poursuite. Traquée, rattrapée, ramenée, elle cessa alors toute résistance et se soumit à la volonté du royale. Le mariage eu lieu à Soissons (538).

Dans sa grande jeunesse, elle aurait pu céder à la séduction des honneurs qu'on lui rendait, du luxe dont elle était entourée, des plaisirs qui s'offraient à elle. Or, tout en accomplissant strictement ses devoirs, elle continua de mener une vie chrétienne, faite de prière et de charité.

Un évènement dramatique vint bouleverser sa vie. Clotaire, sans raison apparente, mais peut-être dans le secret désir de supprimer un prétendant au trône de Thuringe, fit assassiner le frère de Radegonde. Ce fut pour celle-ci un coup terrible. Elle résolut de mettre à exécution le projet qu'elle mûrissait depuis longtemps : se retirer du monde et se faire religieuse.

C'est le saint évêque Médard de Noyon qui  reçut les vœux de la reine, après un premier refus. 

Radegonde consacra toute sa vie et sa fortune aux pauvres, aux malades qu'elle soignait avec dévouement. Aucune tâche ne la rebutait. Elle fait installer un lieu spécial pour les lépreux, qu'elle soignait et réconfortait de son mieux.

Fondatrice du monastère de Sainte-Croix à Poitiers, elle refusa par humilité à le diriger.

Radegonde mourut le 13 août 587. Grégoire de Tours assista à son enterrement.

Sa vie nous est connue par l'œuvre d'un poète contemporain, Fortunat. Vie de sainte Radegonde

 

 

Miniature extraite du manuscrit sur la vie de sainte radegonde (Poitou, 11e siècle, bibliothèque municipale de Poitiers)

Miniature extraite du manuscrit sur la vie de sainte Radegonde (Poitou, 11e siècle, bibliothèque municipale de Poitiers). Le registre supérieur raconte la vie matérielle de la sainte ; le registre inférieur, sa vie spirituelle. En haut, Radegonde est conduite à Clotaire ; en bas, elle prie dans son oratoire.

 

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L'époux de Radegonde a des descendants aujourd'hui à Villers Poterie